14 Jan, 2015 Young Shang Conteneur en plastique

Chaque année, des millions de tonnes de ferraille, de plastiques, de papier et de verre du monde entier sont transportées en Chine pour fournir des intrants bon marché au secteur manufacturier du pays.
 
Les personnes travaillant dans le secteur du recyclage en Chine paient pour que du papier, du métal, du verre et du plastique soient expédiés sur des milliers de kilomètres depuis des pays développés tels que les États-Unis et l'Europe.
 
Adam Minter, auteur de Junkyard Planet, écrit sur cette industrie mondiale depuis 2002 et estime que le commerce vaut cinq cents milliards de dollars.
 
"La Chine a besoin de matières premières, mais personne ne recycle gratuitement. Il faut être payé pour cela", a déclaré M. Minter.
 
"Et la façon dont les Chinois sont payés pour cela, c'est en le vendant à leur secteur manufacturier."
 
Les centres qui recyclent les déchets importés se trouvent le long de la côte est de la Chine, là où se trouvent les pôles industriels du pays.
 
Le réalisateur indépendant chinois Wang Jiuliang a été choqué par les conditions des endroits qui traitent le plastique recyclé.
 
Il en a visité plusieurs lors du tournage de son dernier projet, Plastic China.
 
Le film de M. Wang montre un enfant jouant avec une seringue usagée et des personnes couvertes de saleté et de mouches qui trient des tas de plastique.
 
"Si des journalistes comme vous se présentent avec des caméras dans des endroits comme celui-ci, les gens viendront vous voir dans les 30 minutes, seulement 30 minutes", a-t-il déclaré.
 
"Si vous êtes toujours là après avoir discuté avec eux, ils utiliseront des tactiques méprisables pour s'assurer que vous partiez."
 
M. Minter a déclaré que les conditions de travail sur le terrain restaient mauvaises, malgré une amélioration générale.
 
"La Chine a commencé à acquérir des installations meilleures, plus modernes, offrant davantage de protections en matière de santé et de sécurité, mais elle dispose encore d'un grand nombre d'installations, notamment dans l'industrie des plastiques, qui sont très peu technologiques, voire sans technologie du tout", a déclaré M. Minter.

Le projet de M. Wang a suscité une agitation dans les médias chinois.
 
L'agence de presse officielle chinoise Xinhua soutient que le pays devrait cesser d'importer des déchets car il a du mal à faire face à ses déchets domestiques.
 
Il y a aussi un élément de nationalisme dans le débat.
 
"J'ai été choqué quand j'ai vu ces conditions", a déclaré M. Wang.
 
"J'ai commencé à y réfléchir. Lorsque les problèmes de pollution de la Chine sont critiqués par le monde, j'ai réalisé que la communauté internationale joue un rôle honteux."
 
Les douanes chinoises ne se sont pas prononcées sur la question, mais pour l'instant, il semble que les forces du marché puissent jouer un rôle dans l'arrêt de la vague.
 
Cela s'explique par le fait que le plastique est fabriqué à partir de pétrole et lorsque le prix du pétrole baisse, le prix du plastique baisse également.
 
La récente chute des prix du pétrole signifie que le plastique nouvellement fabriqué est devenu aussi bon marché que les plastiques recyclés.
 
"Vous avez donc constaté un impact considérable sur le commerce des plastiques au cours des trois derniers mois et les plastiques qui auraient pu être exportés d'Australie ou des États-Unis vers la Chine, l'Inde ou des économies en développement qui utilisent ce genre de chose, cela ne se fait pas pour le moment car la demande n'est pas là", a déclaré M. Minter.